Le prologue du livre des Juges : Juges 1, 1-3, 6

Tome 84 - 2009/2 |

Christiane Ayrolles propose une lecture synchronique et unifiée de Jg 1, 1-3,6, qui met en évidence une structure concentrique, organisée autour d’une méditation divine centrale. Le prologue ainsi établi, illustre les conséquences de la perte de la tradition et de l’abandon de YHWH, qui aboutit à la cohabitation avec les Cananéens et finalement au chaos. Il donne sa cohérence à l’ensemble du livre des Juges.


Actes 3, 1-26. Le relèvement de l’infirme comme paradigme de la restauration d’Israël

Tome 84 - 2009/2 |

Cette étude, consacrée au récit d’Ac 3, 1-26, poursuit deux questionnements chers à la narratologie. D’une part, elle travaille à préciser l’articulation entre événement et discours dans l’œuvre lucanienne, éclairant sur la base d’Ac 3 la manière dont la parole vient investir de sens l’épisode sur lequel elle se greffe. D’autre part, elle se risque à mettre en lumière le lien noué entre discours et intrigue surplombante. Les multiples prises de parole qui scandent le récit des Actes n’ont pas comme […]


« Ayez créance de Dieu » (Marc 11. 22)

Tome 84 - 2009/2 |

À propos des expressions « pistis de Dieu » ou « pistis de Jésus », en Marc 11, 22 ou dans les textes pauliniens, Jacqueline Assaël montre que la traduction du mot grec par le substantif français « créance », pris dans toutes ses acceptions, permet de respecter la structure de la phrase grecque et suggère, en quelque sorte, la matérialité de l’objet de confiance produit par Dieu comme fondement de la foi à travers les paroles de promesse ou la crucifixion du Christ.


Le repos du pélerin (Hébreux 3,7-4,11)

Tome 78 - 2003/2 |

Le motif du pélerinage du peuple de Dieu, indéniablement présent dans l’épître aux Hébreux, s’accompagne de la promesse d’un « repos ». Pour des commentateurs importants, ce repos ne peut être situé qu’au terme du parcours, après la mort du croyant : c’est l’objet d’une espérance, une réalité purement eschatologique. À partir d’indices fournis par la section étudiée et en fonction de la théologie de l’épître, Samuel Bénétreau propose une interprétation plus souple qui laisse place à une actualisation du repos durant […]


Henri de Geymüller (1839-1909) et le « style chrétien par excellence »

Tome 84 - 2009/4 |

Protestant convaincu, Henry de Geymüller a d’abord été connu pour sa découverte du plan initial de Bramante pour la basilique Saint-Pierre de Rome, puis pour ses travaux en histoire de l’architecture, en particulier celle de la Renaissance en France. Bernard Reymond montre comment la publication posthume d’un essai de Geymüller intitulé Architektur und Religion révèle la vision providentialiste qu’il se faisait de l’histoire architecturale, avec pour point culminant l’art de Bramante, mais au gré d’une argumentation assez typiquement […]


Suzanne subversive à son corps défendant. Quand le jeune s’oppose à l’Institution

Tome 84 - 2009/4 |

Pour la tradition, comme pour la représentation picturale dans son ensemble, les deux accusateurs de Suzanne sont vieux. Cette unanimité quasi générale n’interdit pas de s’interroger sur le rôle que tient le motif de l’âge dans la version originelle de l’histoire. Le témoin le plus ancien à ce jour est en grec, dans la Bible des Septante. La thèse que défend ici Hélène Koehl est que, dans le midrash originel, morceau d’anthologie de la littérature juive intertestamentaire, la […]


Albert Schweitzer et la vie de Jésus. La place de la Geschichte der Leben-Jesu-Forschung dans son oeuvre théologique et humanitaire

Tome 84 - 2009/4 |

Dans cette étude, Matthieu Arnold montre la place prise par la figure de Jésus dans toute la vie d’Albert Schweitzer. À l’aide de documents peu connus, tels que la correspondance de Schweitzer avec sa future épouse, Helene Breslau, il étudie, entre 1901 et 1905, la maturation de la Geschichte der Leben-Jesu-Forschung, avant d’en examiner les échos dans les écrits autobiographiques de Schweitzer. Il montre ensuite comment, par son œuvre humanitaire à Lambaréné, Schweitzer a décidé d’obéir à l’appel […]


La mort : un kairos ?

Tome 84 - 2009/4 |

Est-il possible d’interpréter la mort en recourant au concept de kairos tel que l’emploie Tillich ? Ce concept ne relève-t-il pas ordinairement chez lui d’une eschatologie collective plutôt qu’individuelle ? Peter Haigis montre ici que, considéré d’un point de vue ontologique et théologique, la mort peut être interprétée comme un kairos par excellence, c’est-à-dire comme un point de contact de la réalité temporelle avec l’éternel.


Le royaume de Dieu, but de l’histoire. L’eschatologie comme réflexion sur l’histoire chez Paul Tillich

Tome 84 - 2009/4 |

Christian Danz montre que dans ses premiers écrits aussi bien que dans ses œuvres de maturité – en particulier la Théologie systématique – Paul Tillich conçoit l’eschatologie à la lumière de sa relation à la création et à l’histoire. Cette conception est fondée sur une philosophie de l’histoire élaborée en référence à Ernst Troeltsch. Il en résulte que pour Tillich le symbole « royaume de Dieu » est une réflexion sur l’histoire et une interprétation de cette dernière.


L’Egypte, une autre terre de salut ? Une lecture de Gn 45,1-46,7

Tome 84 - 2009/4 |

L’Égypte est connotée de manière fort négative dans la Bible hébraïque en tant que terre d’oppression et de détresse. Dany Nocquet montre que certains textes nuancent ou contestent cette image de l’Égypte (Ésaïe et le cycle de Joseph dans la Genèse, par exemple). Une approche narrative de Gn 45, 1-46, 7 indique de manière surprenante combien l’Égypte est une nouvelle « terre promise » pour la famille de Jacob, une terre de salut au moment où elle est menacée par la famine. […]