Suzanne subversive à son corps défendant. Quand le jeune s’oppose à l’Institution

Pour la tradition, comme pour la représentation picturale dans son ensemble, les deux accusateurs de Suzanne sont vieux. Cette unanimité quasi générale n’interdit pas de s’interroger sur le rôle que tient le motif de l’âge dans la version originelle de l’histoire. Le témoin le plus ancien à ce jour est en grec, dans la Bible des Septante. La thèse que défend ici Hélène Koehl est que, dans le midrash originel, morceau d’anthologie de la littérature juive intertestamentaire, la distinction entre le très jeune âge de Daniel et l’âge respectable des deux juges iniques est un motif secondaire. Il sert à dénoncer l’institution comme dépositaire légitime de l’autorité.

 

Tradition and iconographic convention both assume that the two prosecutors of Susanna were old men. How was this issue of age addressed in the original version of the story? The oldest witness known to this day is the Greek version in the Septuagint. Yet Hélène Koehl claims in this essay that the contrast between Daniel’s youth and the two iniquitous judges’ respectable age was a secondary issue in the original midrash, a classic text of Jewish intertestamentary literature. Its real function could very well be a denouncing of institution as the only legitimate authority.

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p. 537-551

Auteur

KOEHL Hélène
Hélène KOEHL est docteur en théologie et maître de conférences en mathématiques à l’Université Paul-Sabatier, Toulouse.