Charles Fourier et Charles Gide : quelle filiation ?
Tome 79 - 2004/1 | ROGNON Frédéric
Si l’on reconnaît un impact de l’utopie fouriériste sur la pensée de Charles Gide, figure éminente du mouvement coopératif français, encore faut-il en mesurer la teneur. À cet effet, Frédéric Rognon examine et éprouve successivement trois hypothèses : Gide « fouriériste », Gide « néo-fouriériste », et Gide « post-fouriériste ». Contestant le postulat d’une erreur de jeunesse et d’un assagissement progressif des positions de Charles Gide, il interroge les conditions de possibilité d’une synthèse entre une pensée économique aux fondements immoraux, et une éthique […]
Présentation et traduction du premier écrit anabaptiste : Un résumé de ce qu’est toute une vie chrétienne (1525) de Balthasar Hubmaier
Tome 79 - 2004/1 | VINCENT Jean Marcel
En avril 1525, le Conseil de la ville de Waldshut décide d’entreprendre un changement conséquent dans la pratique des sacrements de l’Église : instaurer le baptême des croyants et pratiquer la Cène comme repas symbolique, avec du pain et des coupes ordinaires, en mémorial de la mort de Christ. L’inspirateur de cette Réforme « radicale », le théologien Balthasar Hubmaier (1480/85-1528), en expose les raisons dans un bref traité dont Jean Marcel Vincent offre ici la première traduction française ainsi qu’un […]
L’ouvert de la révélation : autour du tombeau vide
Tome 79 - 2004/2 | NAULT François
Au mythe religieux d’une présence agissante de Dieu, le récit chrétien oppose, non pas l’absence d’un Dieu qui aurait déserté l’histoire humaine, mais un entre-deux qui interdit toute saisie de la figure divine et l’engage plutôt dans un procès infini de signifiance. François Nault relit ici l’épisode du tombeau vide en quête de quelques repères pour l’analyse de cette logique structurelle de l’entre-deux et du signifiant. Il y est question en effet de la disparition d’un corps, donc de la […]
Quand Dieu rit
Tome 79 - 2004/2 | LYS Daniel
De quels rires Dieu rit-il ? Pas moins de treize racines hébraïques servent à exprimer le rire dans le corpus vétérotestamentaire. À partir d’un examen détaillé de ces racines et d’une présentation schématisée de leurs interconnexions, Daniel Lys montre que le rire de Dieu, dans l’Ancien Testament, se décline en de multiples figures dont les variations sémantiques oscillent entre la joie et le sarcasme.
À la découverte de la source commune. Le message de Jésus
Tome 79 - 2004/2 | BABUT Jean-Marc
Dans le cadre d’une lecture contextuelle et à l’aide d’une méthode d’analyse déjà éprouvée ailleurs(1), Jean-Marc Babut propose d’élucider le contenu sémantique de l’expression récurrente basileia tou theou dans le texte de la Source tel qu’il a été reconstitué par The Critical Edition of Q(2). Il montre ainsi que basileia tou theou, habituellement décalqué dans les versions bibliques traditionnelles par « Règne ou Royaume de Dieu » désigne en fait une réalité essentiellement présente et pleine d’avenir.
1 Jean-Marc BABUT, Les expressions idiomatiques de l’hébreu biblique (Cahier 33 […]
Dieu au quotidien. Esquisse d’une anthropologie de la spiritualité féminine
Tome 79 - 2004/2 | HASDEU Iulia
À partir d’une enquête ethnographique sur la sorcellerie et la médecine populaire dans plusieurs contrées roumanophones, Iulia Hasdeu explore ici les invariants culturels d’une spiritualité féminine intégrée au christianisme européen. Cette spiritualité se caractérise notamment par le rôle clé que joue pour elle la figure de la sorcière, par la prééminence du corps et du rapport aux objets ainsi que par la mise en avant d’une conception essentiellement domestique de la vie religieuse. Ces caractéristiques mettent à mal les […]
Femme-Pouvoir-Genre : une triade pour retracer l’évolution des gender studies et en esquisser les implications théologiques
Tome 79 - 2004/2 | SCHMID Muriel
Apparues récemment sur la scène universitaire francophone sous l’appellation « études genre », les gender studies intègrent l’héritage des études féministes dans une réflexion plus large sur les rapports entre pouvoir et genre. Muriel Schmid présente ici les sources et les soubassements théoriques de cette nouvelle discipline avant d’en explorer les implications pour la théologie.
Une double « hypothèse » théâtrale. Lecture dramaturgique de l’Adversus Haereses d’Irénée de Lyon
Tome 79 - 2004/3 | BESSET-LAMOINE Claudine
Dans le premier livre de son traité, Adversus Haereses, Irénée de Lyon se sert des ambiguïtés du mot « hypothèse » pour assimiler les thèses de ses adversaires gnostiques aux fictions jouées dans les amphithéâtres. Analysant divers aspects de cet usage du mot « hypothèse », Claudine Besset-Lamoine propose une lecture dramaturgique du texte d’Irénée à partir de l’opposition fondamentale entre pseudegoria et kerygma.
L’église ou le théâtre de la grâce, de la subversion et du désir
Tome 79 - 2004/3 | PICON Raphaël
Au pli du visible et de l’invisible, au seuil du dedans et de l’ailleurs, entre l’espérance et le consentement, l’Église est travaillée en profondeur par les tensions structurantes du théâtre. Raphaël Picon suggère que ces tensions mêmes font de l’Église un théâtre de la grâce, de la subversion et du désir : la grâce d’avoir été possible à travers ce grand miracle qu’est la naissance, la subversion qui met à l’épreuve le déjà connu, le désir qui nous […]
Lettre ouverte à feu F. D. E. SCHLEIERMACHER
Tome 79 - 2004/3 | REYMOND Bernard
Bernard Reymond s’adresse ici à Schleiermacher comme à un vieil ami qui, dès le temps des études, a réussi à retenir durablement son attention à propos de trois thèmes : la notion de « religion », celle de « virtuosité » appliquée à la communication de la religion, et celle des « arts » considérés comme étroitement apparentés à la religion. Il reprend ces trois thèmes en se demandant si Schleiermacher, de retour parmi nous, les considérerait comme toujours actuels et s’il les modulerait. […]


