La Deuxième épître aux Thessaloniciens de Paul est-elle la même que la Deuxième aux Thessaloniciens de Pseudo-Paul ? Réflexions sur le verdict de pseudépigraphie

Tome 91 - 2016/4 |

Les interprètes de la Deuxième épître aux Thessaloniciens lisent-ils la même lettre s’ils l’attribuent à Paul ou si, au contraire, ils ne la jugent pas authentique ? Il semble bien que non. En reprenant les arguments des uns et des autres, Régis Burnet montre que ces deux propositions de lecture opposées sont ici à l’œuvre. Comme dans une célèbre nouvelle de Borges, les deux textes diffèrent même s’ils sont « verbalement identiques », ce qui doit rendre l’herméneute très […]



Les lettres catholiques comme discours articulés sur les mises en scène de Actes 15 et Galates 2. Hypothèse de travail pour comprendre la pseudépigraphie dans une perspective narratologique et canonique

Tome 91 - 2016/4 |

Alain Gignac appréhende ici la pseudépigraphie des lettres catholiques du Nouveau Testament dans une perspective narratologique et canonique, non à partir de la rédaction de ces lettres, mais de leur lecture. Peut-on considérer Actes comme la mise en récit des personnages apostoliques qui prennent la parole dans les lettres du Nouveau Testament ? Inversement, et plus spécifiquement, les lettres catholiques ne donnent-elles pas la parole aux protagonistes de la réunion de Jérusalem relatée en Ac 15 et […]



La singularité anonyme comme indice pragmatique. Remarques sur la figure du scribe devenu disciple (Mt 13,52)

Tome 91 - 2016/4 |

Le symposium du RRENAB consacré à la pseudépigraphie a proposé plusieurs ateliers en lien avec son sujet. Ce texte rend compte d’un atelier organisé autour de la figure du scribe devenu disciple, exposée à la fin du discours en paraboles en Mt 13,52. La recherche historico-critique a souvent reconnu en ce mashal conclusif le principe herméneutique du rédacteur final. Certains exégètes ont même perçu une insertion autobiographique. S’il ne s’agit pas d’un strict phénomène pseudépigraphique, la mise en […]



La figure d’Hénoch

Tome 91 - 2016/4 |

Le personnage d’Hénoch n’est pas qu’un simple prête-nom servant à assurer l’autorité des auteurs de la littérature hénochienne. Pierre de Martin de Viviés montre que, dans le livre éthiopien d’Hénoch, celui-ci est construit comme un personnage à part entière, au profil complexe : scribe visionnaire, patriarche, voyageur céleste, mais aussi homme juste, capable d’assumer un rôle prééminent aussi bien sur terre que dans le monde d’en haut.



Dispute mémorielle autour du mont Sinaï dans le livre des Jubilés

Tome 91 - 2016/4 |

La théophanie du Sinaï, présentée au début du livre des Jubilés et rappelée succinctement à la fin, masque la relégation de la révélation au mont Sinaï au second plan. Cet écrit semble placer les Jubilés dans les pas de la Torah mosaïque à l’aide de la mémoire de la révélation au mont Sinaï. Mais entre ces passages, soit quelques 49 chapitres, les Jubilés affirment en creux être dépositaires d’une autorité révélationnelle supérieure à la Torah mosaïque. Le milieu […]



La pseudépigraphie dans le livre de Qohéleth. Étude de l’attribution explicite à un certain Qohéleth et implicite à Salomon

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Dans cet article, Catherine Vialle s’intéresse à la double attribution du livre de l’Ecclésiaste à Qohéleth et au roi Salomon. Elle examine la façon dont fonctionne cette double attribution sur le plan du paratexte, à la fois dans le canon massorétique et dans celui de la Septante. L’auteur envisage la caractérisation du personnage de Qohéleth à l’intérieur du livre éponyme, puis celle du personnage de Salomon dans l’Ancien Testament, cherchant d’une part à éluder en quoi l’identification de […]



Votre psaume : avec ou sans David ?

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Treize psaumes sont précédés par une notice biographique, plus ou moins développée, qui les met non seulement en rapport avec le roi David, mais plus précisément avec un épisode de sa vie. Le psaume 3 est le premier d’entre eux. Didier Luciani et André Wénin cherchent à répondre à une question simple : l’attribution à David change-t-elle la compréhension et l’interprétation du psaume, et si oui, que modifie-t-elle ?

 



Quelques effets narratifs de la pseudépigraphie jérémienne

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Dans la version grecque des LXX, la littérature jérémienne ne se limite pas au seul livre qui porte le nom du prophète d’Anatoth. Sous le nom de ce prophète, on trouve également le livre des Lamentations et deux écrits deutérocanoniques, le livre de Baruch et la lettre de Jérémie. Si la question est épineuse du point de vue de la tradition textuelle et de sa transmission, cette trilogie qui suit, et qui tend à compléter JrLXX, introduit à […]



« Je me suis fait tout à tous pour en sauver sûrement quelques-uns » : la pseudépigraphie paulinienne comme incarnation de 1 Co 9,22

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À partir de la formule de Paul en 1 Co 9,22, « Je me suis fait tout à tous pour en sauver sûrement quelques-uns », Valérie Nicolet interroge les pratiques rhétoriques de Paul dans les lettres authentiques, puis dans la littérature pseudépigraphe rattachée à Paul. Son étude cherche à montrer qu’un dialogue avec le Kierkegaard du « Point de vue explicatif de mon œuvre d’écrivain » peut être utile pour réfléchir à la façon dont la mission paulinienne, et celle des cercles pauliniens, […]



Aux sources de la pseudépigraphie. Le cas de Jérémie

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Dans cette contribution, Stéphanie Anthonioz réfléchit à la pseudépigraphie non pas comme mode de réécriture mais comme mode d’écriture biblique. Pour quelle raison un texte aussi complexe que le livre de Jérémie s’est-il développé en intégrant manifestement des matériaux que nous serions tentés de définir comme pseudépigraphiques ? Pourquoi d’autres matériaux réécrits sur le livre ou ses traditions sont-ils alors devenus autonomes et, plus tard, à proprement dit pseudépigraphiques ? L’étude revisite le livre de Jérémie, analyse ses […]