Peu après les « événements de mai » 1968, la Fédération protestante de France demande à une commission de rédiger un « document de travail » sur les relations que l’Église entretient avec les pouvoirs économiques et politiques.Jean Baubérot raconte comment Georges Casalis, membre de la commission et professeur à la Faculté de théologie protestante de Paris, fait prévaloir sa« perspective révolutionnaire » sur une option « réformiste », ainsi qu’une critique radicale du fonctionnement du protestantisme français de l’époque.Cette orientation donne à ce document, intitulé Église et pouvoirs (1971), un fort impact national et international. En termes wébériens, le charisme l’a emporté sur l’institution.
Mots clés : Georges Casalis, Mai 1968, chrétiens de gauche, contestation politico-religieuse, Fédération protestante de France, Église et politique, charisme, institution, réformisme, révolution
Shortly after the troubles of « May 1968 », the French Protestant Federation entrusted a Commission with drafting a Working Paper to redefine church relationships with the holders of economic and political power. The author tells how a member of the Commission, professor at the Faculté de théologie protestante of Paris, Georges Casalis imposes his own “revolutionary view” over a “reformist” option, and a radical critique of then current practices of French Protestants. This approach gives this paper Église et pouvoirs (Church and Power, 1971) a strong impact both nationally and globally. Charisma has prevailed over institution.
p. 67-84
Auteur
BAUBÉROT Jean
Jean BAUBÉROT a été directeur du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (CNRS, EPHE, PSL – UMR 8582), titulaire à l’École pratique des hautes études de la chaire « Histoire et sociologie des protestantismes » (1978-1991) puis de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » (1991-2007).
