Il n’y a de grâce qu’insensée

Considérant la triade conceptuelle « don », « grâce » et « participation », Jean-Daniel Causse se propose d’étudier particulièrement l’axe qui relie la grâce à la participation. Après avoir rappelé quelques lieux classiques de la discussion théologique, il montre que la grâce chrétienne se caractérise par une démesure qui est qualitative et non pas quantitative. Le « surcroît » de la grâce a ceci de spécifique qu’il permet à l’être humain de ne pas s’identifier avec ce qu’il sait de lui ou avec la place à laquelle il se trouve assigné. La grâce rompt ainsi avec le monde du sens avant de rouvrir son éventail. Un tel mouvement de la grâce et de son inscription se trouve éclairé, d’une manière exemplaire, par le récit évangélique de la femme adultère (Jn 8,1-11) dans lequel Jésus, par deux fois, écrit sur le sable.

p. 129-138

Auteur

CAUSSE Jean-Daniel
Jean-Daniel CAUSSE (1962-2018) a été professeur d'éthique à l'Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, puis professeur au département de psychanalyse de l'université Paul-Valéry Montpellier 3 et directeur du Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (CRISES - EA 4424).