Engagement et défaut d’engagement : allégeance, preuve, évitement (Avant-propos)

L’optique est d’explorer, à l’aune d’une spécificité protestante, en l’occurrence le principe majeur du sola gratia, l’articulation entre foi et engagements dans ses déclinaisons narratives et exégétiques, ses résonances discursives et spirituelles, ses prolongements éthiques et ses reconfigurations politiques. C’est ici l’une des raisons du pluriel de l’intitulé, qui fait cas d’engagements nécessairement polymorphes. Sans que ce nœud théologique du sola gratia ne constitue un critère exclusif, c’est bien la compréhension de l’engagement, tantôt par le biais de ses fondements bibliques et de ses implications dévotionnelles, tantôt en regard de son interprétation morale ou de sa charge partisane et de sa tonalité combative, qui nous occupe ici. Quels sont les effets de ce principe doctrinal qui, en postulant une minoration de l’implication des hommes au profit d’une grâce seule opérante, semble conditionner la définition même de l’engagement et en articuler sa praxis ?

Télécharger l'article gratuitement

p. 391-393

Auteur

BERNAT Chrystel
Chrystel BERNAT est maître de conférences en histoire du christianisme moderne à l'Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, membre statutaire du Laboratoire d'études sur les monothéismes - UMR 8584, CNRS-EPHE.