Pourquoi fait-on écrire Moïse ? Réflexions sur l’écriture et la pseudépigraphie dans le Pentateuque

Dans cette réflexion sur la pseudépigraphie et l’Ancien Testament, et en particulier le Pentateuque, Dany Nocquet montre combien l’acte d’écriture, inscrit au cœur même de la révélation biblique, hérite de représentations du Proche-Orient ancien selon lesquelles l’écriture est d’origine divine. C’est pourquoi les auteurs bibliques n’ont aucune peine à « faire écrire », soit Moïse, soit Dieu. Le phénomène pseudépigraphique est concomitant à la révélation écrite et à sa communication. C’est pourquoi l’émergence du livre de la Torah est un avènement pseudépigraphique : les auteurs bibliques s’effacent devant leur propre écriture pour placer leur lecteur devant la parole d’un autre, à qui est octroyée une autorité incontestable.

In this essay on pseudepigraphy in the Old Testament, especially the Pentateuch, Dany Nocquet shows that the act of writing, which is at the very heart of biblical revelation, has deep roots in mental representations of the Ancient Near East according to which writing is of divine origin. This assumption explains why the biblical authors portray Moses or God as authors. The phenomenon of pseudepigraphy is intimately tied to written revelation and communication. Thereby the emergence of the book of the Torah is a pseudepigraphic advent: the biblical authors withdraw from their own work to compel their reader to face the Word of someone else who is granted undisputable authority.

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p.445-459

Auteur

NOCQUET Dany
Dany NOCQUET est doyen de la Faculté de théologie de Montpellier, où il enseigne l’Ancien Testament et membre du Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (CRISES – EA 4424).