Le récit des « dernières heures » d’un théologien protestant au XVIIe siècle

Leçon d’ouverture de l’année universitaire 195-1996 à la Faculté de théologie protestante de Montpellier, le 23 octobre 1995.

Pour les premières heures de l’année universitaire de la Faculté de Montpellier, traiter d’un récit de dernières heures – et, qui pis est, d’un théologien – peut paraître incongru. S’il faut me justifier, je dirai qu’après tout la mort est un sujet classique pour théologiens. C’est aussi un sujet presque classique pour historiens. La mort à l’époque dite moderne ( de la révolution de l’imprimerie à la Révolution française) suscite en effet depuis quelques décennies l’intérêt des historiens des mentalités.. Mais la mort protestante est un peu passée à l’as : c’est quelle n’a pas en France la présence massive de la mort dans l’Église traditionnelle. Et pourtant, du XVIe  au XVIIIe siècle, la littérature protestante, en particulier réformée, sur la mort est considérable, proportionnellement plus importante que la littérature catholique. À côté des traités théologiques et des sermons ont été publiés quantité de manuels de consolation aux malades et aux mourants, des recueils de prières, enfin, plus vivants, si l’on peut dire des récits de mort – « dernières heures » – de protestants plus ou moins connus. Parmi ces récits de « dernières heures », j’en ai sélectionné un concernant un pasteur français qui fur en son temps un célèbre professeur de théologie, André Rivet, mort à Breda en 1651, à 78 ans.

 

p. 347-359

Auteur

CARBONNIER-BURKARD Marianne
Marianne CARBONNIER-BURKARD est une historienne du protestantisme moderne et maître de conférences honoraire à l'Institut Protestant de Théologie, Faculté de Paris. Elle est vice-présidente de la Société de l'histoire du protestantisme français et membre du Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé.