Justes et petits chez Matthieu. L’interprétation du lecteur à la croisée des chemins

En 1948, dans un article consacré au récit de la tempête apaisée chez Matthieu (Mt 8/23-27), Günther Bornkamm inaugurait une nouvelle époque de l’exégèse historico-critique, mettant en place les outils de la critique rédactionnelle qui devait dominer l’analyse des Évangiles synoptiques durant près de quarante ans. Avec la critique rédactionnelle commençait un renouvellement profond de l’interprétation du premier Évangile compris, depuis lors, comme une œuvre théorique à part entière. Bornkamm montrait en effet que Mt ne se contentait pas de copier Mc, mais qu’à travers les modifications opérées sur sa source, il donnait sa propre perspective théologique au récit. « Matthieu le théologien », premier interprète et « plus ancien exégète » de l’Évangile de Mc faisait son entrée sur le devant de la scène exégétique. Les quarante années qui ont suivi cette contribution ont considérablement fait progresser notre connaissance de l’Évangile de Matthieu.

Cet article est la reprise d’une leçon de rentrée prononcée à la Faculté de théologie de Montpellier le 6 novembre 1996. Il est dédié à Jean Ansaldi à l’occasion de sa retraite.

p. 345-364

Auteur

CUVILLIER Élian
Élian CUVILLIER est directeur du Master professionnel en Théologie pratique à l'Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, et membre du Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (CRISES - EA 4424).