Aux sources de la Réforme (Avant-propos)

En cette année commémorative se célèbre le 500­e anniversaire de l’entrée bruyante de la Réformation sur la scène européenne, d’abord à Wittenberg et presque concomitamment à Zurich sous l’action respective de Luther et de Zwingli, mais aussi de Zell, Tilman, Bucer et Hédion à Strasbourg, de Roussel et Lefèvre d’Étaples à Meaux, de Capiton et Œcolampade à Bâle, de Haller à Berne, bientôt de Farel et Calvin à Genève, de Wishart et Tyndale puis de Knox en Écosse. La liste n’est pas close. Car ne nous y trompons pas, 2017 ne commémore pas un homme mais la mise en marche d’une pensée réformatrice dont le théologien de Wittenberg est, avec d’autres, l’une des incarnations majeures. Instigateur d’une révolution théologique sans retour, il est autant le chef de file d’une rénovation fondatrice que l’héritier habile de mouvements réformistes travaillant depuis plusieurs siècles déjà la chrétienté latine médiévale. […] Rédigés entre 1521 et 1559, ces textes concernent pour l’essentiel les réformateurs de la première génération. De format et d’amplitude variables, ils offrent de considérer la diversité des voix de la théologie réformatrice, magistérielle et radicale, et de présenter l’une des rares plumes féminines qui, en 1539, en appelle avec hardiesse à la contribution théologique des femmes dont le passage à la Réforme interroge les modalités de reconversion des religieuses, et plus fondamentalement la (re)considération de la piété féminine.

p. 1-5

Auteur

BERNAT Chrystel
Chrystel BERNAT est maître de conférences en histoire du christianisme moderne à l'Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, membre statutaire du Laboratoire d'études sur les monothéismes - UMR 8584, CNRS-EPHE.