Pseudépigraphie et littérature apocryphe. Retour sur une pratique ancienne à la lumière de la mémoire culturelle
Tome 91 - 2016/4 | AMSLER Frédéric
Dans cet article, Frédéric Amsler montre que la pseudépigraphie est un concept complexe dont le principal enjeu dans la discussion scientifique actuelle est de savoir s’il comporte ou non un caractère frauduleux. L’approche par la mémoire culturelle proposée par Maurice Halbwachs lui permet de défendre l’hypothèse selon laquelle, dans le premier christianisme, la pseudépigraphie n’est pas une forme de fraude, mais un choix délibéré d’un groupe qui, au moment où la question de son identité l’emporte […]
Avant-propos
Tome 91 - 2016/4 | NOCQUET Dany, ROHMER Céline
La littérature antique a eu recours à la pseudépigraphie : nombre de ses œuvres se sont revendiquées d’un auteur différent de leur auteur réel. Si plusieurs types de pseudépigraphie ont été depuis distingués, cette pratique relève du procédé littéraire visant bien souvent à actualiser et à communiquer, dans une situation nouvelle, ce qui fait vérité pour le littérateur. La présence d’écrits pseudépigraphiques dans le corpus biblique est largement reconnue aujourd’hui. Elle fait l’objet de nombreuses études et interprétations divergentes. […]
Reprendre et commencer
Tome 80 - 2005/4 | CAUSSE Jean-Daniel
C’est au nom d’une philosophie consciente de ses propres limites que Paul Ricoeur établit une tension dialectique entre théologie et philosophie. Pas plus que le théologien, le philosophe ne peut penser à partir de lui-même, dans l’illusion d’un commencement absolu, mais il se trouve toujours déjà pris dans une pensée qui le précède. À partir de ces réflexions sur la notion de limite, Jean-Daniel Causse reprend la thématique, centrale chez Ricoeur, d’un mal et d’une espérance en excès du […]
L’imagination dans la pensée de Paul Ricoeur. Fonction poétique du langage et transformation du sujet
Tome 80 - 2005/4 | THOMASSET Alain
Alain Thomasset suggère ici que les travaux de Ricoeur sur la poétique des textes, comme effet de lecture, permettent de mettre en évidence la puissance transformatrice des écrits bibliques sur le sujet qui décide de s’approprier ces textes. Il montre que dans ce processus de formation du sujet croyant, l’imagination joue un rôle considérable comme lieu premier où s’engendrent et se reçoivent des représentations qui permettent une inspiration fondamentale de l’homme, une création d’existence, et qui suscitent une […]
Temps historique, connaissance historique
Tome 80 - 2005/4 | PELLAUER David W.
David Pellauer est devenu le traducteur de Ricoeur au début des années 1970, après que le philosophe ait pris la succession de Paul Tillich à la Divinity School de l’Université de Chicago. Apprenant lui-même le français à même les textes de Ricoeur, l’aidant pendant les cours à se faire entièrement comprendre, Pellauer fut l’un des principaux artisans de la traduction de son oeuvre en langue anglaise. Nourri de ce dialogue de longue haleine avec l’oeuvre de Ricoeur, l’essai qu’il propose […]
La Bible, une oeuvre capable de monde. Reconnaissance à Paul Ricoeur
Tome 80 - 2005/4 | COMBET-GALLAND Corina
Corina Combet-Galland pose ici son regard de lectrice et d’exégète du Nouveau Testament sur les réflexions que Paul Ricoeur a consacrées à la pensée biblique. Explorant notamment les implications de sa philosophie du langage et de son herméneutique pour la pratique exégétique, elle en indique la fécondité par une furtive traversée de l’Évangile de Marc.
Pour une philosophie du témoignage : Ricoeur et Heidegger autour de l’idée d’ « attestation » (Bezeugung)
Tome 80 - 2005/4 | SUGIMURA Yasuhiko
Qui vient après le sujet ? Par cette question, Yasuhiko Sugimura confronte Ricoeur et Heidegger à partir de l’hypothèse qu’une analyse régressive de la question « qui ? » contribue au renouvellement de la question de Dieu. À la différence de l’attestation heidegerienne (Bezeugung), qui tient au « pouvoir-mourir », l’attestation chez Ricoeur tient à un « demeurer vivant jusqu’à… » capable de faire le deuil et aussi de se souvenir de ceux qui ont été. L’attestation de soi de Ricoeur se confond avec l’acte de […]
Le clos et l’ouvert. Ricoeur et le néokantisme de l’ « école de Paris »
Tome 80 - 2005/4 | ABEL Oliver
Rappelant l’engagement du néokantisme allemand et français en faveur d’une conception ouverte du symbolique, Olivier Abel montre que l’ancrage du jeune Ricoeur dans cette tradition, notamment à la Faculté de théologie protestante de Paris, explique en partie sa résistance à l’herméneutique heideggerienne. Dans le même temps, il souligne combien le paradigme critique du passage du clos à l’ouvert a été ensuite radicalement ébranlé, tant par Lévi-Strauss et Derrida que par Ricoeur lui-même.
Editorial
Paul Ricoeur est décédé le vendredi 20 mai 2005 à son domicile de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Nous lui rendons hommage sous la forme d’un numéro spécial entièrement consacré à sa philosophie et aux multiples dialogues qu’elle noue avec l’exégèse biblique et la théologie. Les six études qui composent cet hommage portent les signatures de Yasuhiko Sugimura (Université de Kyoto), David Pellauer (Université de Chicago), Alain Thomasset (Centre Sèvres, Facultés jésuites de Paris), Corina Combet-Galland (IPT, Paris), Olivier Abel (IPT, […]
La division dans la Séparation
Tome 82 - 2007/1 | ZORN Jean-François
En inscrivant dans le texte de la loi de 1905 la notion de « Séparation des Églises et de l’État », le corps législatif français reprenait à son compte une idée que les protestants réformés avaient promue depuis le début du XIXe siècle. Mais un esprit de séparatisme ecclésiastique et dogmatique jouait aussi entre les réformés divisés en plusieurs dénominations au cours du siècle, malgré plusieurs tentatives de réunification. Jean-François Zorn s’interroge sur le lien entre les deux types de séparation […]